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11 juillet 2011 1 11 /07 /juillet /2011 18:06

J’avais conté par ailleurs comment mon ami Paul devint il y a fort longtemps Pirate des caraïbes, au temps où il naviguait sous les tropiques. Paul, maintenant, en vieil aventurier, s’est retiré à Port la Nouvelle, patrie d’Henri de Monfreid, l’homme de la Mer Rouge. Lorsque je lui ai annoncé l’arrivée de Bleu Pastel, il a aussitôt trouvé un créneau dans son emploi du temps professionnel chargé pour venir l’essayer. Paul est donc arrivé hier, samedi, sur le coup de 14h30 (Paul se lève tard dès qu’il le peut). Nous n’avons pas perdu de temps en salamalecs et sommes partis au port. Là, Paul a longuement fait le tour du bateau. On ne part pas au pied levé sans avoir tout préparé et vérifié. Paul a regardé tout l’équipement et vu aussitôt ce qui clochait. La drisse d’enrouleur qui était mal placée et exigeait une poulie de renvoi au pont, le mouillage qui était trop minimaliste, les haubans à bien équilibrer… On sentait bien que c’était imprudent de partir ainsi… Aussi, nous avons décidé d’aller faire quelques emplettes dans un magasin d’accastillage pour parer aux réparations les plus pressées. Nous sommes donc partis près de Perpignan à la grande surface d’accastillage que j’avais repérée, et j’y ai acheté une poulie de pont, un peu de cordage, et une pince étau. A charge pour moi de compléter ensuite ma trousse à outils.

Revenus au bateau, nous avons installé la poulie, et je dois reconnaître que c’était bien utile car si jusque là j’avais bien du mal avec cet enrouleur dont l’écoute s’enroulait à l’extérieur, depuis la pose de cette poulie, il fonctionne à merveille. Nous avons tout bien vérifié. Le temps avait passé et il était près de 5 heures de l'après-midi (a las cinco de la tarde...). Ma tendance à la procrastination me rattrapait et je commençait à émettre l’idée de remettre le départ au lendemain compte tenu de l’heure tardive. Mais Paul de son côté adore faire les choses en retard. Il a un côté espagnol qui le fait diner à 15h et souper à 23 heures… L’heure lui paraissait au contraire excellente pour sortir même si les autres bateaux commençaient à rentrer au port…

 

Nous étions cul à quai. Tout d’abord, démarrer le moteur. Un peu de mal pour cela mais l’intervention d’un navigateur voisin adepte des moteurs me permit de bien comprendre la manœuvre. Nous voici donc partis. Pas facile de guider un bateau au moteur pour sortir du port, mais il faut bien apprendre… Il y avait fort peu de vent, ce qui était rassurant pour un néophyte. Arrivés à quelque distance de l’entrée du port, je me mets face au vent et coupe le moteur. Hisse la grand-voile !!!, déroule le génois… La surface de l’eau est parfaitement calme si ce n’est les vagues provoquées par le passage des bateaux à moteur dont le fracas trouble la quiétude des lieux. Nous avançons avec juste le bruit du sillage. C’est divin. Mais Paul prend au sérieux son rôle de professeur. Il décide de tester ce mouillage qui ne lui inspire pas confiance. Cela me fera un exercice utile. Je ne suis pas pressé d’apprendre à mouiller, mais on ne peut résister à Paul. Il a tout des typhons océans et il serait vain de lui résister. Nous affalons donc, et je vais m’installer à la prou, les pieds dans la baille à mouillage, je sors l’ancre et sa chaine et la mouille. Je laisse ensuite filer une bonne longueur d’orin pour que la chaîne participe à la qualité du mouillage. Paul se demande si cette méchante ancre de fonte en forme de grappin (une ancre parapluie) va tenir sur le sable. Il me conseille d’acheter au plus vite une ancre plate avec une bonne longueur de chaine. Le bateau se dandine un moment et puis il va et vient d’un côté l’autre. C’est bon, me crie Paul, c’est la preuve que l’ancre a croché. Nous restons là un moment, le temps de souffler… C’est qu’il va falloir remonter l’ancre, rehisser les voiles et rentrer au port. Il se fait tard. Il est près de 20 heures et il n’y a pratiquement plus personne sur le lac marin. Le vent reste faible mais nous avançons quand même et rejoignons l’entrée du port. Reste le plus difficile pour moi. Le plus difficile, car je ne l’ai jamais fait : rentrer dans le port au moteur, retrouver ma place, et surtout réussir à m’y insérer tout doucement, sans me fracasser contre le quai. Heureusement, ma défense à quai est en place et amortira une arrivée trop rapide. Un peu de mal, quelques à coup, un peu de bagarre entre marche avant et marche arrière, quelques manœuvres, mais finalement, j’arrive à ma place. Il faut dire que Paul m’a été d’un grand secours en crochant le ponton avec la gaffe et en y sautant dessus avec une amarre pour assurer le bateau. J’ai encore beaucoup à apprendre de ce côté là… Mais enfin, me voilà revenu. On peut tout ranger sur le bateau, bien l’amarrer, l’assurer au quai, et le refermer…

 

Fin de sortie. La première sans le Maître des voiles, mais avec l’aide du Pirate toutefois… Je suis épuisé. Et affamé… Il est 20h30… Retour à la maison pour reprendre des forces…

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