Comme nous allions quitter l’hôtel, ce matin, le majordome qui fait office de tout dans cet étrange hôtel sans réception, nous demande la voix tremblante si nous avons senti la secousse hier. Il tient à la main le journal qui affirme que, la veille, à 19heures 45, une nouvelle secousse, une réplique de moindre amplitude, a encore secoué les Abruzzes. Ainsi donc, je n’avais pas rêvé hier. Nous en sommes quitte pour faire une leçon de géographie au majordome, lui expliquer la tectonique des plaques et le rassurer.
Comme chaque matin, notre première action après avoir pris notre petit déjeuner a été d’appeler Mario. Nous lui avons laissé le temps de se réveiller et d’arriver à son téléphone, mais en vain. C’est qu’hier il nous avait offert de nous retrouver aujourd’hui dans l’après-midi. J’avais répondu a son texto en lui demandant l’heure et le lieu. Lassé je suppose d’être réveillé chaque matin par nos appels intempestifs, il nous a répondu une nouvelle fois dans la matinée par un texto. Il est malheureusement bloqué à la maison du fait de la santé chancelante de sa vieille mère de 93 ans, mais il nous propose sans faute de nous retrouver mercredi prochain. Le voilà tranquille pour une semaine. Et nous voilà bloqués pour une semaine à piétiner dans l’attente de rencontrer nos homologues italiens.
Il faut s’armer de patience.
Pour calmer notre déception, nous avons passé la journée à arpenter la Ville. Je suis épuisé et la plante de mes pieds se remet à peine de tous ces pavés battus.
Nous sommes allés jusqu’à la Villa Médicis dont nous avons visité les jardins puis nous avons poussé jusqu’au Panthéon avant de revenir en passant par la fontaine de Trevi.
Long périple. Mais, Dieu qu’il y a des églises à Rome… Je ne sais combien nous en avons visité, et elles sont pour la plupart d’une taille impressionnante… Elles sont toutes fort belles et bien plus lumineuses que celles que j’ai eu l’occasion de visiter en France. En outre, on peut s’y promener en toute liberté et en visiter les moindres recoins, à condition, bien sûr, de ne pas importuner les offices religieux. Comme nous sommes la semaine de Pâques, la plupart des crucifix sont déjà voilé de noir. Et partout, on annonce le tour du Colisée par le pape… Je suppose qu’il y aura une foule indicible. Qu’est ce que cela doit être… J’ai déjà été impressionné par les foules compactes de touristes qui grouillent aux abords des monuments importants dès dix heures du matin. Jusque là, tout est calme et l’on peut tranquillement visiter la Ville, mais dès que la matinée s’avance, on voit des files de plusieurs centaines de mètres aux entrées des musées, du Colysée ou des forums romain. La fontaine de Trevi est couverte de touristes qui se bousculent pour pouvoir approcher suffisamment de la fontaine pour y jeter, le dos tourné, une pièce de monnaie. On dit que les services municipaux récupèrent tous les matins ces pièces et qu’elles servent à nourrir les indigents de la ville.