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11 mai 2016 3 11 /05 /mai /2016 15:04

Aujourd’hui, direction, le sud ! Et tout d’abord, l’île-aux-sœurs. Jocelyne qui me sert encore de cicérone doit aller porter deux livres à un vieil ami à elle qui y habite. Cette île semble un paradis pour millionnaires. Toutes les maisons sont magnifiques, très grandes, entourées de grands espaces arborés. Tout au bout de l’île, nous passons une entrée monumentale qui annonce l’entrée dans la résidence de l’ami de Jocelyne. C’est une résidence pour personnes âgées. Il s’agit d’un grand immeuble d’une dizaine d’étages. Nous entrons directement dans le parking souterrain et prenons l’ascenseur pour monter à l’étage de notre hôte. On a l’impression d’être dans un palace, le couloir est moquetté d’un épais tapis, aux murs, des tableaux, et pour meubler ce long couloir, des meubles anciens. Robert habite dans un petit appartement. Il y a trois pièces. Il y habitait avec son épouse, hélas, elle est décédée il y a deux mois, mais Robert pense qu’il pourra garder cet appartement de trois pièces. Je me tourne vers la fenêtre. J’en ai le souffle coupé ? J’ai devant moi le Saint Laurent en majesté, et au loin, la forêt… C’est magnifique…

Le Saint Laurent

Le Saint Laurent

Robert me montre son balcon, magnifique aussi, le fleuve et la perspective de l’île aux sœurs… Robert est heureux de notre visite car il ne voit plus grand monde depuis son veuvage, à part sa fille… Nous parlons un peu de la France qu’il a quittée depuis longtemps, puis, il décide de nous montrer les trésors de sa résidence de luxe. Au rez-de-chaussée, on accède au golf, mais il n’y va pas à cause de ses jambes qui le porte bien mal (il a 93 ans), il nous montre la piscine de la résidences, les salles de massage manucure, l’impressionnante salle à manger où le cuisinier fait à chaque résident les plats qu’il désire. On choisit ses préférences une semaine à l’avance. La salle est digne d’un 3 étoiles, assiettes en limoge, couverts en argent, piano au centre de la salle pour l’agrémentation musicale du repas… Et puis, avec le tarif que l’on y paye, on est sûr de se retrouver entre personnes de qualité… 4100 dollars par mois. Non compris les à-côtés (parking si l’on a une voiture, zone de stockage, laverie, et repas, évidemment…). Ce monde là n’est pas pour tous…

L'île aux soeurs

L'île aux soeurs

Nous avons alors traversé le Saint Laurent sur le pont Champlain pour aller dans la réserve autochtone des Kahnawake. Le pont Champlain a à peine une cinquantaine d’années mais il se porte mal et on est en train de le remplacer. On commence déjà à édifier son successeur. Il sera ensuite détruit m’a-t-on dit. Quant aux Kahnawake, leur réserve est juste à la sortie de Montréal sur la route de New-York. On la remarque aux feux multicolores qu’ils ont mis le long de la route pour attirer l’attention des automobilistes sur les produits détaxés qu’ils vendent : alcool, cigarettes et essence. Mais nous ne sommes pas venu pour cela. Je veux voir la réserve. Nous sortons donc de l’autoroute pour nous engager sur une voie de dérivation mal indiquée. En fait, les Kahnawake ne semblent pas trop rechercher notre visite à l’intérieur de leur territoire.

On a une impression de grande pauvreté. A part quelques maisons convenables (il s’agit, selon Jocelyne, des maisons des chefs), la plupart des maisons sont de petites bicoques de bois extrèmement simples. Les véhicules sont souvent des pick-up. Les rues sont vide, on ne croise quasiment personne. On ne voit pas de magasins ouverts. Sur un panneau, on indique un centred’accueil pour les touristes. Nous avons bien du mal à nous y rendre car les indications manquent. Nous le trouvons finalement près de l’église consacrée à l’autochtone Kahnawake qui fut canonisée par l’église catholique. Le centre d’accueil est dans une maison en dur. Il y a juste une petite affiche sur la porte. Tout semble fermé. Je pousse la porte, elle s’ouvre. Dans deux petites pièces des objets traditionnels sont exposés, une hôtesse est dans la seconde pièce. Elle m’accueille très gentiment en parlant français et me donne des documentations ainsi que quelques conseils pour trouver des boutiques à souvenir. Il doit s’agir d’une métisse, car elle est châtain clair. De père autochtone et de mère québécoise. Car les femmes autochtones, lorsqu’elles épousent un non autochtone, perdent pour elles-mêmes et pour leurs enfants leur statut d’autochtone, alors que les hommes le transmettent à leurs enfants dans tous les cas.

J’ai repéré sur le plan que l’on m’a donné une boutique nommée « iron horse », le cheval de fer, l’ancienne gare, je suppose. Nous la trouvons facilement, elle est au bord de la route sur notre chemin. La porte est fermé et un panneau indique : « open if it is not closed ». Cela me semble d’une logique de bon aloi et me rappelle le tiers exclu des logiciens, mais comme toute tautologie ne m’apprend rien de bien précis. Je pousse la porte. Elle s’ouvre. La boutique est minuscule et encombrée. Au comptoir, une jeune fille autochtone me semble-t-il. Je la salue, lui offre un large sourire. Elle ne me répond pas et son visage reste hiératique. Il y a de bien belles choses dans cette petite échoppe, et particulier des vêtements traditionnels, et des cuirs travaillés, chapkas de fourrure, mocassins traditionnels, un peu cher, mais la beauté et la qualité des objets le méritent. J’achète quelques colifichets pour ramener à mes proches, et pendant tout le temps de ma visite à ce magasin, jamais la tenancière n’a dit un mot ou esquissé un sourire…

Après notre équipée chez les peuples natifs, Jocelyne ne veut pas me laisser partir sans le montrer le parc du Mont Royal où elle allait piqueniquer en famille dans son enfance et l’université de Montréal où elle fit ses études.

Le parc du Mont Royal est extrêmement étendu. Heureusement que nous étions en voiture, et encore ne le traversâmes-nous pas. Arrivés en son centre, nous ne poussâmes pas jusqu’au lac aux castors par manque de temps et rebroussâmes chemin pour s’arrêter un moment au belvédère.

C’est là que j’ai rencontré une curieuse famille. Je prenais de photos accoudé à la rambarde, lorsque Jocelyne m’a poussé du coude pour attirer mon attention. Une famille de trois ratons laveurs venait d’arriver. Familiers, ils ne montraient aucune crainte et venait chercher les bribes de nourriture laissées par les touristes. J’ai eu le temps de leur tirer le portrait à de multiples reprises…

Avant de revenir au métro Cremazie où Jocelyne m’a laissé pour rejoindre mon hôtel, nous avons fait le tour de l’université de Montréal. Elle est très grande et très belle dans un cadre quasi forestier… Et tout cela en pleine ville…

Le racoon...

Le racoon...

Rentré à l’hôtel, j’ai appelé Pascal qui venait de terminer son symposium et nous avons pris rendez-vous pour aller chercher une cantine dans le vieux Montréal. Nous avons trouvé notre bonheur près de la place Jacques Cartier. Le restaurant était quasi vide : il était 19h30, et l’on mange au Canada vers 18h, mais les restaurants à touristes restent ouverts « tard »… Et là, nous avons commandé un repas homard ! La saison du homard vient de commencer au Canada. J’ai donc mangé un homard grillé… Il était délicieux…

Voilà, maintenant, il est temps de penser au retour, demain.

Le homard grillé...

Le homard grillé...

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