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25 septembre 2010 6 25 /09 /septembre /2010 15:36

Vous vous en souvenez, au début de l'été, les habitants de Saint Orens avaient moissonné le blé de leur champ municipal. Ils y avaient planté une ancienne varité locale, la bladette de Puylaurens, et comme je l'avais raconté ici, ils l'avaient moissonné avec les gestes d'antan, et la sagesse ancestrale de l'association P.A.S.T.E.L. d'Aureville qui était venu avec ses faucheurs à la faux, son tracteur des années 50 et sa moissonneuse Amouroux.

Nous en étions restés là, les gerbes avaient d'abord séché sur le chaume du champ, puis engrangé.

Avec la fin de l'été, le temps était venu de le battre pour obtenir le bon blé qui ferait ensuite de la bonne farine  pour confectionner un pain savoureux.

L'opération devait se dérouler à l'occasion du Campestral de septembre à Aureville.

  MG 0806

Vous pensez bien que j'y étais pour représenter nos concitoyen et voir enfin le grains d'or de notre blé...

 

Par ce beau dimanche après-midi de la fin de l'été, me voici donc parti sur les routes des coteaux du sud toulousain. Bien qu'arrivé assez tôt à Aureville, il y avait déjà beaucoup de monde sur le grand champ qui avait été dégagè au bas du village pour accueillir le Campestral. Il y avait une multitude d'engins agricoles dont certains fort anciens puisqu'on pouvait même contempler des machines à vapeur à vocation agricoles. Monstres fumants et trépidants servis par de nombreux opérateurs qui se chargeaient qui de graisser, qui de charger et entretenir la chaudière, qui de surveiller la pression. Et il en fallait en core d'autres pour s'occuper des engins qu'entraînaient ces engins.

MG 1854

On voyait bien à ces larges roues d'acier qu'il s'agissait des ancètres des tracteurs actuels, mais avec leurs grosses cheminées et les flammes qui sortaient de leurs antrailles on pensait aux anciennes locomotives vues sur les illustrations montrant la révolution technologique de la machine à vapeur...

Il y avait comme cela plusieurs dizaines de tracteurs de toutes les époques, de toutes les tailles, de toutes les couleurs, pour la plupart rutilants comme s'ils sortaient de leur atelier de fabrication... Il y avait bien d'étranges surprise. Ainsi, je vis un tracteur Alfa-romeo, et même un trépidant "porsche diesel"...

 

Mais je n'étais pas venu pour cela. J'étais en mission. Il me fallait surveiller notre blé... Voir s'il était bien là et assister à son battage pour porter témoignage à mes concitoyens que tout se passait bien et que l'on pourrait espérer au printemps manger le pain pétri dans la farine fabriquée avec notre blé municipal...

 

Je n'eus pas à chercher longtemps. La bateuse était tout au bas du Campestral, et on la voyait de loin tant elle était gigantesque...

MG 1971

Plus de 10 mètres de long, plus de trois mètres de haut... Faite de bois et de fer elle reposait sur de grandes roues de fer calées sur le sol pour qu'elle ne bouge pas malgré les vibrations...

Elle était entraînée par un jeu de larges courroies de toiles, et l'une d'elles, plus longue que les autres, reliait la batteuse à un tracteur dôté sur le côté droit d'un lourd volant d'acier. Les opérateurs eurent bien du mal à faire démarrer l'engin. Un homme qui titillait le moteur, un autre juché sur la machine qui réglait les manettes d'arrivée des gaz, un troisième enfin qui joiait les démarreurs en lançant d'une forte poussée le volant latéral. C'était lui qui était dans le plus grand danger car le volant était animé lorsqu'on le tournait de vigoureux soubresaut qui me faisaient craindre pour les membres de son servant. Il falut s'y reprendre à plusieurs reprise et les spectateurs commençaient à croire que l'on n'allait pas pouvoir battre les gerbes entassées dans une charrette au flanc de la machine.

MG 1887

Enfin, le moteur partit entraînant la courroie et mettant en branle la batteuse.

C'était parti... Depuis la charette, on envoyait les gerbes à la machine au sommet de laquelle étaient juchés deux hommes qui dans le souffle rauque du monstre enfournaient le gerbes dans ses antrailles.

MG 1925

L'air était empli de poussière, à un bout de la machine on avait mis des sacs qu'elle remplissait de blé cependant qu'à l'autre bout, elle poussait à grands cris rauques la paille qu'un bras gigantesque à grands mouvements pressait en balles que les hommes chargeaient sur les épaules, les accrochant d'un solide crochet de fer pour aller les empiler un peu plus loin.

MG 1910

J'avais déjà vu cela, mais c'était il y a bien longtemps. Je n'étais alors qu'un tout petit enfant dans le village entre Fanjeaux et Mirepoix où mon père était instituteur.

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